dimanche 23 mars 2008

La Bibliothèque dominicale, volume 1 : La Bible

Le Best-Seller absolu. A faire pâlir les Guillaume Musso, Dan Brown et autres Daniel Pennac qui ne dépasseront jamais, en chiffre, le carton éditorial de cet ouvrage, dont on ne sait ni quand il a été écrit, ni par qui, ni où...Ce sont ces questions qui font vendre des millions de livres à des hordes acharnées de chrétiens en rage, s'abreuvant méticuleusement au fil des pages de la parole divine dans le seul but d'aller convertir l'infidèle ou punir l'impie. Non, je dérape.
Agrégation de textes choisis au fil des siècles, la Bible a considérablement évolué pour adopter une forme que l'on ne retouche que rarement de nos jours : pour les chrétiens, elle est divisée en deux grandes parties, l'Ancien et le Nouveau Testament, qui établissent le dogme religieux à suivre pour le bon pratiquant. On aura remarqué, au passage, que des textes fort intéressants furent retirés des Livres pour devenir apocryphes, ou deutérocanoniques (le Livre des Macchabées par exemple), ce qui équivaut à une rétrogadation dans la Ligue 2 des Livres Saints.
Mais, me direz-vous, et vous auriez raison, qu'est ce que ce type (moi) vient nous emmerder à 10h du matin avec des histoires de Bible, de livres de seins, de dutroucanonique, et tout le tralala ? Eh bien, c'est que la Bible est LE gros succès éditorial de ces 2000 dernières années : songez qu'elle est traduite en plus de 2300 langues et que l'on estime à 40 millions le nombre de Bible distribuées ou vendues chaque année ! Alors il y a de quoi faire réfléchir tout éditeur qui se respecte, parce que 40 millions de bouquins, c'est quand même mieux que les 50 volumes de la thèse de Laurent Keiff, Le pluralisme logique. Vers une dynamique.Eléments pour une étude des interactions dynamiques entre la sémantique dialogique et certains contextes de l'activité rationnelle. La cladistique. Les taxonomies « primitives.
La Bible est LE livre du dimanche, qui a été écrit POUR le dimanche, car il est à son image : flasque, chiant, contradictoire, incohérent, pétri de bonnes intentions qui ne se réalisent jamais, de promesses intenables que même le plus corrompu des politiciens n'oserait faire... j'ajouterai qu'on ne compte plus les faits avérés et incontestables qui sont des défis permanents à la Raison, et plus concrètement à la physique.
Pour lire et aimer la Bible, il faut, en somme, déjà croire au message qui y est délivré, car l'argumentaire est assez peu soutenu, et se base sur la conviction qu'il l'est. Les religieux vous diront qu'il ne faut pas prendre ce livre pour ce qu'il est, mais pour ce qu'il représente, pour les idées qu'il véhicule, et que c'est une question de Foi. Pour les autres, les athées par exemple (qui représentent la majorité de la population en France et dont on ne parle jamais, parce qu'ils ne sont pas organisés en "communautés"), la Bible reste un sacré bon livre d'aventures, avec des rebondissements à gogo (la mer qui s'ouvre, le type qui multiplie les pains, qui marche sur l'eau, qu'on tue et qui revient, et tant d'autres !). Il faut bien admettre, en outre, qu'usant de techniques de marketing éculées (la polémique à quatre sesterces, la victimisation à outrance), les libraires de Nazareth ou Béthléem ont sacrément bien su vendre leur produit dans un package digne des plus grandes maisons d'éditions : recours à une main d'oeuvre qualifiée et bon marché, coalition avec les Grands-de-Ce-Monde qui allaient vendre le produit aux quatres coins du monde, insertion de passages racoleurs dans le bouquin pour le faire vendre (Marie-Madeleine, femme de Jésus-Christ ?), adoption rapide des tournants de la technologie moderne (le premier livre qui sort des presses de Gutenberg est la Bible)...Comme quoi, ce sont toujours les bouquins les plus minables qui se vendent toujours le mieux.
Conclusion : la Bible est à l'édition ce que le succès de Diam's est à la chanson : un mystère.

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