En ce 1er mai, parlons un peu, sans boutons de manchettes, décontractés et guillerets, des jours fériés. Le sujet se rapporte en effet bel et bien à notre thématique dans la mesure où le jour férié est, comme le dimanche, un jour généralement chômé, qui permet toutes sortes de divertissements tels que de regarder des défilés militaires à la télévision [petite incise à ce sujet : nous commémorons tous les 14 juillet non pas la prise de la Bastille en 1789, mais la Fête de la Fédération de 1790, voilà, c'est dit] ou d'aller, dans la joie et la bonne humeur, manger le traditionnel poulet rôti du dimanche chez mamy Yvonne.
Le jour férié introduit un dérèglement dans les habitudes et les pratiques sociales hebdomadaires qui est préjudiciable à la bonne santé économique (comment imaginer que des travailleurs français osent chômer lorsqu'il faudrait que nous tous, courageux et fiers artisans de la mise au travail de notre pays de feignants, cheminots, profs, fonctionnaires en général (nos amis représentants de l'ordre mis à part), participions à la grande bataille de l'ultra-libéralisme et de la compétition ? Croyez-vous, maigres oisifs, que l'ouvrier chinois de 10 ans s'arrête de travailler les jours fériés ?), psychique (le traumatisme bien connu du oufc'estlafindelasemaine/etmerdec'estlareprise est en effet répété deux fois dans la même semaine ; comment survivre psychologiquement à un jour en tous points semblable au dimanche lorsque l'on sait que quelques jours plus tard ledit dimanche arrivera ?) et sociale (qu'est-ce donc que tous ces gauchistes assemblés dans leur grand-messe du 1er mai, le bouquet de muguet dans une main et la faucille dans l'autre ?). Imaginez, indolents personnages, le désarroi de notre Bien Aimé Président et de Ses Bras (très à) Droit(e)s...
Et que dire lorsque, comme cette année, le jour férié permet un "pont" ? Songez, vils paresseux, que cette semaine, certains ne travailleront que trois jours sur sept. Cet état de fait est scandaleux. Il l'est d'autant plus lorsque les gouvernants s'amusent à jouer au yoyo avec les jours fériés, comme le lundi de Pentecôte chômé...euh...non, travaillé...euh non chômé cette année en est la preuve.
Et pourtant...souvenons-nous que sous l'Ancien-Régime, on comptait plus de soixante à soixante-dix jours fériés !
Conclusion : courons au bois ramasser du muguet avant que le gros Bertrand ne s'asseoie dessus.
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